Pour reprendre les mots de l’historienne Sylvie Schweitzer, « les femmes ont toujours travaillé », sans que leur travail soit pour autant reconnu, rémunéré, avec un statut et les droits sociaux afférents.
Loin d’être homogène et stable, le travail des femmes connaît, à l’époque contemporaine, une série de mutations, notamment lors des périodes de crise, qu’il s’agisse des guerres ou de crises économiques et de destruction d’emplois.
Cette académie d’été propose de discuter des évolutions du travail et de l’emploi féminin en temps de crise, du début du XXe siècle à la période actuelle marquée par les effets de la mondialisation néolibérale, en France et en Bretagne. Il s’agit d’interroger les liens entre travail, division du travail et rapports sociaux de sexe, de penser les relations entre genre et classes sociales, de saisir les rapports au travail et aux autres temps de vie. Plus spécifiquement, comment peut-on lire les inégalités entre les sexes mais aussi entre les femmes elles-mêmes dans le monde du travail et leurs reconfigurations alors que l’égalité professionnelle et la
non-discrimination sont inscrites dans le droit ?
Penser le travail des femmes en temps de crise, c’est penser l’accès et le maintien dans l’emploi, les carrières et la rémunération du travail. C’est aussi penser la ségrégation horizontale et verticale, la qualité de l’emploi et ses effets économiques à l’heure de l’explosion de la précarité.
Pour y réfléchir, nous invitons à dialoguer des universitaires (sociologue, statisticienne, économiste, politiste), et des actrices et acteurs du monde syndical, politique et de l’égalité professionnelle.
Fanny Bugnon, Maîtresse de conférences en histoire et responsable scientifique du diplôme interuniversitaire numérique «Études sur le genre»